En aquesto annado 1954, la messo de miejo-niue fuguè clafido de calouranto soulenita dóumaci l’afiscacioun poupulàri. Quitant la gleiso encaro touto embugado de l’envirouno de
la tradicioun ancestralo , m’entournave tranquileto à moun oustau dóu quartié de la Baume en passant pèr la Porto Sant-Ro.
Sus la routo feblamen escleirado pèr de pauro luminàri que se contro-istavon la sournuro emé la luno jougant is escoundudo, iéu, pensave à-n’aquéu role de pichoto
coumtadino qu’aviéu tengu dins la crecho vivanto de la celebracioun calendalo, quouro au moumèn de franqui la doublo-lèio d’arangié dis Osages bourdant la routo, uno
clarta inabitualo faguè cala moun pantaiage e m’arrestè . A moun grand estounamen, chasque aubre de la doublo-lèio gardavo encaro si fru que beluguejavon talo de meravihouso
boulo de Nouvè !
Palaficado pèr l’espetacle, passave siavo dins aquéu decor encanta emé l’envejo de ié resta dintre, pièi, m’estènt destacado de l’enfadamen, avans de jougne la calado
menant à moun oustau, quouro me revirere pèr veire encaro un cop l’espetacle meravihous, la sournuro avié agouloupa la bello alèio dis arangié dis Osages.
Coumprenguere pamens que fuguere pas vitimo d’uno alucinacioun degudo à n’aquesto niue particuliero : la lusour subrenaturalo èro pas uno ilusioun mai tout simplamen un miracle
de Nouvè, un presènt de moun vilage natau que tengu pièi, secret durant tout uno vido despièi 1954 es desvela vuèi setante an plus tard.
L’allée féerique
La messe de minuit en cette année 1954 avait été empreinte de solennité et de chaleur portées par la ferveur populaire.
Quittant l’église encore imprégnée de l’ambiance de cette tradition ancestrale, je retournais tranquillement à ma maison du quartier de la Baume
en passant par la Porte Saint Roch .
Sur la route faiblement éclairée par de rares lampadaires qui se disputaient l’obscurité avec la lune jouant à cache-cache,je repensais à ce rôle de petite comtadine que
j’avais joué au cours de la crèche vivante de cette célébration de Noël, quand, au moment de franchir la double haie d’orangers des osages bordant la route depuis
la chapelle St Roch jusqu’à la calade, une clarté inhabituelle stoppa ma rêverie et mon avancée. A mon grand étonnement, chaque arbre de la route retenait encore
ses fruits qui scintillaient telles de merveilleuses boules de Noël, m’invitant à avancer dans cette douce lumière surnaturelle !
Subjuguée par le spectacle, je passais lentement dans ce décor féerique avec l’envie de m’y m’attarder, puis, ayant réussi à me détacher de cet envoûtement, avant de descendre
la calade pour rejoindre ma maison, quand je me retournais pour voir encore une fois ce spectacle merveilleux, l’obscurité était retombée sur les orangers des
Osages .
Je compris pourtant que je n’avais pas été victime d’une hallucination due à cette nuit particulière : la lumière surnaturelle n’était pas une illusion mais tout simplement
un miracle de ce Noël 1954. Ce fut un cadeau de mon village natal qui restera secret toute une vie mais que je livre aujourd’hui soixante et dix ans plus tard...
Anne Laberinto Gridine
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Source : association
li fru esvrihaudavon dins la niue
Les fruits brillaient dans la nuit
J’habitais sous Bello Visto qui appartenait alors à la famille Lacotte.
L’oranger des Osages ou maclura pomifera découvert au XVIIe siècle dans le
Missouri , territoire de la tribu des indiens Osages a été introduit plus tard dans la région d’Orange par son maire Adrien de Gasparin (1783-1862) agronome à Versailles.
Il en planta dans toute sa ville et en fournit à de nombreux villages autour d’Orange.
Source : association
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