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Il y avait une curiosité encore plus grande que la transhumance des moutons, c’était quand un cycliste venant de Joncqières (en ce temps-là, ça s’écrivait avec un c devant le q) ou de Saint-Roman criait : « Les Barraquands arrivent ». Alors tout le monde se précipitait au bord de la route pour voir passer le troupeau de Barraquands. Mais au fait que sont ces fameux Barraquands ? Ce sont des chevaux. Et oui en ce temps-là, il n’y avait pas que les moutons qui transhumaient. Beaucoup de Cairannais et de Travaillanais ont émis des doutes quand je leur ai parlé des Barraquands. Heureusement internet est venu corroborer mes souvenirs d’enfance. Le cheval Barraquand ou cheval du Vercors est une race chevaline montagnarde résultant d’une très ancienne sélection dans le Vercors. Ce petit cheval rustique de robe baie est utilisé aussi bien pour la selle que pour les travaux des champs. Il tient son nom de la famille Barraquand qui développa son élevage de la fin du XIXe siècle aux années 1950, grâce à la transhumance. Et chaque année à l’automne, le grand troupeau de petits chevaux rouges descendait du Vercors pour aller passer l’hiver dans la Crau au mas Barraquand et remontait dans le Vercors au printemps quand il n’y avait plus de neige. Je ne sais pas exactement quel était le trajet suivi tout au long de cette transhumance (probablement en grande partie par la vallée d’Ayges ou Eygues) mais pour l’avoir vu passer, je sais que le troupeau traversait le village de Cairanne. La dernière transhumance à pieds des Barraquands eu lieu en 1954 ; c’était un peu la fin de mon enfance ! PS : il reste quelques élevages de Barraquands dans le Vercors, dont un que j’ai visité à Corrençon. Pierre Criquet La transhumance dans le Comtat Venaissin
Les terres arrosées autour d’Avignon, Montfavet, Le Pontet et plus loin les bords de la Durance ont été propices à la culture de la luzerne et donc à la présence de
troupeaux de moutons en hiver. La transhumance vers le Vercors l’été existe depuis le Moyen-Age. Le voyage à pied se maintient jusque dans les années 60, nécessitant 5 ou 6
étapes par des chemins bien définis « les drailles » et les routes secondaires des Baronnies et du
Diois . Le franchissement de l’Aygues se faisait sur le pont de Nyons.
Le cadastre porte encore la trace de ces routes bien que l’urbanisation moderne les efface. On retrouve le mot « draille » à Courthézon, Jonquières, Travaillant et bien
sûr Cairanne. Le cadastre napoléonien donne la draille de Lamassat depuis le village jusqu’au sommet de la Montagne vers St-Roman-de-Malegarde et Buisson. La transhumance
des chevaux Barranquands du Vercors commence au début du XXe siècle en suivant les mêmes trajets.
GC Summary:Transhumance was a seasonal migration of sheep herds walking on trails between Provence and the Alps. The trail is called “draille” in Provençal. In the past, one trail was passing through Cairanne between Provence and the Vercors in the Alps. It was used by sheep herds but also by horses called Barraquands
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Mise à jour : le 12 juillet 2024 webmaster : Gérard Jacques Coussot |