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Le chanvreCette plante existe depuis des temps immémoriaux suivant une formule en usage chez les notaires.Cette plante fournit du fil pour tisser des toiles, des vêtements, des voiles de bateau, pour fabriquer des cordages. On extrait aussi de l’huile et les rebuts nourrissent les animaux. Elle pousse dans des terrains humides proches d’un étang, d’une rivière, d’une source abondante ou d'anciens marais desséchés. Le champ où se cultive le chanvre est une chanvrière. Il y en avait au moins deux à Cairanne : la première proche de la ferme Caffin sur les bords de l’Aygues, la seconde au pied de la colline du vieux village aux Nayses (ou Naises), la toponymie nous aidant, les Nayses étant des canaux creusés dans la terre pour rouir le chanvre. Le cadastre de 1702 décrit quatre rouilléres ou rouyeres autour de la Grand Maire aux Nayses ![]() Le règlement de la communauté de Cairanne en date du 1681 ![]() ![]() ![]() Denis Alary évoque le chanvre : enfin comme artisan, [en 1880], disparu depuis, il restait deux tisserands fabricant des toiles de chanvre pour des draps de lit, nappes, serviette de table et surtout chemises pour les trousseaux de jeunes filles… Ma défunte mère ne filait pas elle-même mais elle achetait du chanvre que des femmes âgées filaient à forfait…On donnait ce fil à Bertrand, le tisserand qui lui faisait la trame en coton. De cette toile un peu grossière on fabriquait des bourras inusables ![]() Anne Laberinto-Gridine ajoute : Au début du XIXe siècle, au quartier de La Fontaine, Louis Fournier prend la succession de son père tisserand. Un fils de son épouse Jean Pierre Fine continue l’activité après le décès de son beau-père en 1856 jusqu’en 1901, alors âgé de 75 ans. Un second tisserand, Bertrand Aimé, s’installe à Sousville aux alentours de 1870 pour une courte période. La garance
La tradition veut que ce soit vers le milieu du XVIII e siècle que fut introduite la garance dans le Comtat Venaissin grâce à un étranger Althen. Il amena des graines de Palestine
et convainquit le marquis de Caumont de faire des essais sur ses terres. Il réussit au-delà de toute espérance grâce à la nature des terres, anciens marécages ou terres
d’alluvion. La croissance de la garance s’étale au moins sur deux ans avec de nombreux traitements buttage, fumage, sarclage et arrachage difficile des racines,
souvent profondes, soit à la pioche soit à la charrue de six bêtes. Après le ramassage, les racines sont séchées puis broyées pour être réduites en poudre.
Les principaux moulins sont à Vedène, St Saturnin-les-Avignon, Orgon. Le Vaucluse a produit 20 tonnes de racines en 1814
![]() ![]() Cette poudre est utilisée pour teindre en rouge les laines et les cuirs. Denis Alary évoque son père Michel Alary et cette culture ![]() Il y avait ensuite la garance, plante tinctoriale, apportée par Alten, dans le Vaucluse, 0n la semait en lignes espacées de 2 à 3 mètres. 0n la sarclait la première année et l’hiver suivant, on la chaussait en prenant la terre entre les sillons. On la laissait en terre pendant deux ou trois ans en faisant toujours le même traitement, l’hiver suivant on creusait cette ou plutôt ces racines qui avaient d’autant plus grossies quelles étaient restées plus longtemps en terre. 0n les séchait complétement et ensuite, mises en tas dans un local bien sec, on avait tout le temps pour les vendre. Emballées dans des sacs spéciaux, grossiers mais très solides, contenant 80 à 120 kilos, chargés sur des charrettes et dirigés sur des fabriques de broyage, [elles étaient] transformées en poudre, desquelles on retirait une telle teinture rouge. Le prix moyen payé par mon père, qui fut l’un des courtiers les plus importants de la région, oscillait entre 80 et 100 Fr les 100 Kg pour des racines bien sèches. Lorsqu’en 1873, les prix tombèrent brusquement à 40f les 100 kilos par suite de la découverte de l’alizarine (produit tiré de la houille) nos paysans découragés abandonnèrent cette culture qui se faisait dans la plus grande partie à bras d’homme… L’osierEn 1829, il y a 9 hectares d’oseraies à Cairanne principalement au bord de l’Aygues![]() ![]() ![]() Mais en Provence, le vannier le plus célèbre est Vincent bohémien vannier de Valabrègues héros du poème Mireille de Fréderic Mistral : les amours impossibles entre un pauvre bohémien vannier et une riche héritière qui va mourir pour avoir voulu transgresser l’ordre social de l’époque. Autres plantes possiblesLe genêt des teinturiersCette plante tinctoriale pousse sur les bords de l’Aygue![]() Le sumacUn lieu-dit du cadastre de 1702 de Cairanne est appelé le bois des Rousses. Anne Laberinto-Gridine avait suggéré comme origine bois de sumac![]() ![]() ![]() Gérard Coussot Summary: Plants for industrial use in Cairanne are described : (i) hemp to obtain threads that will be woven for sailing boats and clothes, (ii) madder whose roots will give a red dye; (iii) wicker whose stems are used to make baskets and containers. Other plants are possible: the dyer’s broom which grows on the Aygues banks and produces a yellow or green dye and the smoke tree whose wood provides a yellow color. |
Mise à jour : le 17 juillet 2024 webmaster : Gérard Jacques Coussot ![]() |