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Bref historiqueLa première mention d’un moulin à huile à Cairanne est relativement tardive : avril 1593. La communauté vend au Seigneur de Simiane différents biens dont le moulin à huile banal . Les finances doivent être mauvaises : novembre 1588, épidémie de peste, juin 1589, envahissement et exactions des protestants . Ce moulin sera revendu en 1623 à Paul de Cambis puis revendu à la communauté en 1630 . En 1687, les consuls doivent remettre en état le moulin à huile de la Communauté et le faire mettre avec les cachots dans les murailles . C’est la reprise de l’activité après le gel de 1671. Ce moulin restera banal jusqu’à la Révolution française. Les archives gardent trace de cette possession pour les travaux d’entretien et les mises aux enchères pour gérer ce moulin tout au long du XVIIIe siècle. Il y a un gel en 1709.En réalité on trouve deux moulins banaux au même endroit : le moulin grand banc et celui à cachet bannauds et la tour où se trouvent les dits moulins . En 1760, les consuls ont l’autorisation d’unir un petit membre qui se trouve en dessous des prisons au moulin à huile est attenante de la dite communauté . À partir de cette date il n’y a plus qu’un seul moulin de la communauté dans les baux, peut-être lié au gel de 1767. En 1790, les gelées tuent tous les oliviers si bien qu’en 1800 la communauté veut vendre le moulin en pièces détachées : meules, bancs. Le préfet s’en mêle et regrette cette position mais ne s’y oppose pas. Ce moulin était situé dans une tour tombée en ruine. En 1811, la mairie projette la reconstruction d’un moulin à huile dans un vieux monument appelé la tour , aujourd’hui la cave de la salle des mariages dans le vieux village. Il sera construit en 1818. En 1826, manque de chance on apprend que la presse soulève le plancher du premier étage. Après 1850 il n’est plus question que de l’appartement dit du moulin à huile . Au milieu du XVIIIe siècle un second moulin à huile a pu être identifié à Cairanne: il est privé, localisé derrière l’hospice et appartient à la famille Grivel qui le vendra en 1790 à Jean Truc et qui ne repartira pas après le gel de 1790 . Au XIXe siècle en 1876, première mention d’un moulin à huile troglodyte appartenant à Laurent Joseph Favier . Ce moulin fonctionnera par intermittence jusqu’à la dernière guerre mondiale (souvenir d’Edmond Gayte). TechnologiesDeux opérations principales sont nécessaires : broyer les olives pour former une pâte et presser cette pâte pour en extraire l’huile. Pour broyer les olives la technologie apparait commune aux trois moulins : une meule en forme de roue (ou moleyron) est entrainée par un cheval et tourne autour d’un axe vertical, cette roue reposant sur une cuve en pierre (ou coupo). Un homme ramène les olives sous la meule avec une pelle. L’opération de broyage dure un quart d’heure environ .PressageLa pâte est mise dans un scourtin (à Cairanne couffin), sac tressé en jonc, en genet ou en fibre de cocotier en forme de béret basque de soixante cm environ de diamètre et de cinq centimètres de hauteur ouvert des deux côtés. On empilait alors dix à vingt scourtins sous la presse. Plusieurs technologies de presse sont possibles.Presse dans l’enceinte du village (famille Grivel)L’acte d’achat par Jean Truc du moulin Grivel va donner des indices :L’an mil sept cent quatre-vingt-dix et le vingtième jour du mois de novembre, Joseph Bon notaire de ce lieu de Cairanne et en présence des témoins à la fin nommés furent présents …Jacques Barret héritier de feu Dominique Grivel son grand-père maternel…(qui) transporte vend, cède, remet et pour toujours (se) désempare au Sieur Jean Truc ménager habitant de ce dit lieu…la maison que le dit feu Dominique Grivel possède dans l’enceinte de ce dit lieu à la petite rue non passante, proche de la porte d’Autan consistant en deux membres l’un au rez de chaussée dans lequel s’y trouve un moulin à huile consistant en une coupe et meule pour détriquer les olives et un grand banc pour les presser et tirer l’huile et l’autre membre au-dessus lequel moulin et attirail comme couffin , clefs pour le grand banc, le dit Barrot vend au dit Truc avec tous ce que les dits membres de maison s’y trouve, clouée, muré, grippé… On peut en déduire un pressoir à bascule : Le pressoir à bascule comporte un arbre, un contrepoids mais une extrémité de l’arbre est mobile entre deux éléments verticaux (jumelles) dont la hauteur est réglée par des calles ou clefs. Au niveau de l’axe de rotation (fausses jumelles) on introduit aussi des clefs. Le pressoir utilise le principe du levier (voir dessin). Presse du moulin banal (bail de 1776)…plus les dits fermiers seront tenus d’avoir et de tenir les bons coffins et les bonnes barres pour tirer l’huile du banc, lesquelles barres auront de longueur à savoir les grandes douze pans, les demis dix pan six pans et celle qui traverse le tour auront quatre pans… plus les habitants qui détriquent les olives seront tenus de mettre les hommes nécessaires au tour pour toutefois qu’il n’excède pas le nombre de quatre hommes…D’où une description de la presse plus complète : La presse est constituée d’un bâti rectangulaire solide et massif dont la partie supérieure horizontale est percée d’un trou fileté où est positionnée une vis terminée par une large tête qui permet le passage d’une barre que poussaient et tiraient des hommes pour faire descendre la vis, écraser les scourtins et faire sortir l’huile. À suivre :
Gérard Coussot Summary: Olive trees plantation has existed for a very long time; however, it was not until 1593 that the Cairanne archives mentioned an oil mill. Three oil mills will operate periodically until the 20th century depending on harvests and especially frost. Two types of press are described. |
Mise à jour : le 17 juillet 2024 webmaster : Gérard Jacques Coussot |