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La médecine au XIXe siècleLa médecine au XIXe siècle est dans le prolongement des siècles précédents : les médecins sont les témoins impuissants des drames de la vie cachant souvent leur ignorance par des discours prétentieux. Ils sont confrontés à la superstition des habitants, à la misère sociale, à l’incompréhension des habitants et à la fin du siècle aux pathologies industrielles. Bien sûr quelques individualités parisiennes, les Dr Trousseau, Claude Bernard, Charcot ouvrent la voie à une médecine rationnelle mais l’ensemble des médecins sont dans une impuissance thérapeutique tout au long du XIXe siècle. Le grand tournant est fait à la fin du XIXe siècle par Pasteur et ses disciples grâce aux découvertes bactériologiques et aux vaccinations préventives. Elles bouleversent la routine et ouvrent la voie à une médecine et une pharmacologie modernes.L’espérance vie est de 46 ans au XIXe siècle. Dans le Royaume de France, l’édit de Marly (1707) organise les études et la pratique de la médecine : trois ans d’études à l’Université (Aix, Montpellier, Valence, Orange pour les plus proches) suivis de trois examens théoriques. Le futur médecin n’a examiné aucun malade ! Imposteurs et charlatans encombrent la profession. Dans le Comtat Venaissin, Avignon a une faculté de médecine avec ses propres règles  .En 1794, la Révolution française organise les études médicales en recréant trois universités à Paris, Strasbourg et Montpellier pour la formation des médecins. En 1803 (an 11), les titres de docteur en médecine et d’officier de santé sont créés. Un élève docteur en médecine étudie quatre ans à l'université (Paris, Montpellier ou Strasbourg) suivi d’un stage d’un an dans un hôpital. Un officier de santé est éligible en passant un examen devant un jury départemental. La formation est très inégale et il pratique dans des milieux modestes ou ruraux. Ce corps est supprimé en 1892. Les limites de la pratique médicale entre officier de santé et docteur en médecine sont relativement floues. L’officier de santé ne peut faire que de la « petite chirurgie ». Cairanne a eu deux générations d’officiers de santé, Alexis Etienne Roux (1772-1857) et son fils Auguste Eugène Roux (1809-1868). Le docteur le plus proche est à Sainte-Cécile ou à Vaison. Officiers de santé à Cairanne : les RouxAlexis Roux (1772-1857)Entre 1793 et 1803, il n’y a pas de règle définissant la profession de médecin, beaucoup de charlatans s’installent. En 1803, pour clarifier et régulariser la situation, le sous-préfet peut délivrer un diplôme d’officier de santé s’appuyant sur l’attestation du maire et de deux notables de la commune, certifiant que le postulant exerce l’art de guérir dans la commune depuis plus de 3 ans ! Ainsi, en 1803, on peut lire dans les archives du tribunal d’Orange  :
Ce jour, neuf thermidor an onze…le citoyen Alexis Roux de la commune de Cairanne a présenté au tribunal le certificat d’officier de santé a lui délivré par le sous-préfet
d’Orange…pour tenir lieu de diplôme d’officier de santé.Quelle est sa formation ? A-t-il été formé chez un médecin?, nous n’avons pas la réponse. Nous savons que son grand-père, autre Alexis, est apothicaire à Cairanne  .Il est cité comme officier de santé dans son contrat de mariage en 1802  . Il a trente ans.Il est maire de Cairanne deux fois : 1814-1815 et 1830-1840. Auguste Roux, son fils (1809-1868) En accord avec la loi de 1803, il passe un examen pour être officier de santé le 29 juillet 1831 devant un jury de médecins à Avignon  . Le premier jour est consacré à
l’étude des CV des candidats mélangés (officier de santé, pharmacien, sage-femme) pour valider leur pratique. Il est noté :Roux (Auguste , Eugène) âgé de 22 ans natif de Cairanne (Vaucluse) faisant preuve de plus de 6 ans d’études sous MM les Dr Goudareau de Sainte-Cécile, Roche, Chauffard, Clément et Pamard d’Avignon. Le deuxième jour est consacré à l’examen en trois parties : un interrogatoire sur l’anatomie et la pathologie. Une question écrite sur le choléra et une nouvelle interrogation sur la chirurgie et la thérapeutique. Cinq candidats sont reçus à l’examen sur quatorze dont Roux qui reçoit un certificat de capacité. Les stages d’Auguste Roux sont effectués dans des cabinets médicaux les plus prestigieux du moment :
 . Il s’oppose au coup
d’état de Napoléon du 2 décembre 1851.
Il sera arrêté, condamné, déporté à Marseille puis gracié en 1853. Nous avons déjà décrit son histoire dans la chronique de novembre
2018 : 1851 : l’Histoire oubliée, le complot de Cairanne.  Après 1868, il faudra attendre plus de cent ans (1978) pour qu’une nouvelle présence médicale à Cairanne existe avec l’installation du Dr Romieu ! Merci à ce dernier pour avoir relu cette chronique. À suivre Gérard Coussot Summary: the term "officier de santé" used to apply to second-class doctors mainly practising in rural areas. During the 19th century, in Cairanne there were two generations of "officiers de santé". In this chronicle, it is explained how they acquired their qualifications : the first ones by law from public testimony and the second ones after several interships had to take an exam in front of a jury made of doctors. |
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Mise à jour : le 1 janvier 2023 webmaster : Gérard Jacques Coussot 
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