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Le filageLe filage consiste à réunir plusieurs brins issus de différents cocons pour former un fil de soie solide, unique puis à l’enrouler sur un support. Plusieurs étapes sont nécessaires :
Cette technique archaïque est en usage dans tout le Vaucluse au début du XIXe siècle. Elle a le mérite de pouvoir s’effectuer en famille sans grand investissement et il est plus rentable de vendre des écheveaux de soie grège que des cocons. Il y a peut-être une forme de coopérative ou une centralisation des installations puisqu’une enquête de 1812 compte 10 fourneaux à soie à Cairanne . Notons que la fileuse met de côté le fil de la partie supérieure des cocons qui est de qualité médiocre ainsi que celui de la fin du cocon. Ce fil associé à du fil de coton lorsqu’ils sont tissés produisent un tissu désigné sous le nom filoselle. Ce tissu est utilisé pour la fabrication de linge domestique. Une enquête en 1802 demande à tous les maires de Vaucluse les espèces d’étoffes qui se fabriquent dans leur commune. Le maire de Cairanne répond : Je vous fais passer des échantillons d’étoffes en filozelle seul espèce d’étoffe qui s’y fabrique… que le fabriquant se fait payer pour sa main d’œuvre et n’en fabrique pas pour leur compte mais seulement pour l’usage des particuliers. À la réponse du maire sont joints des échantillons de tissus en filozelle. Aucune information sur l’origine des fils de ces tissus et les techniques de tissage. Les artisans à Cairanne sont Jean Baptiste Beaumet, fabriquant d’étoffe et Louis Noël Fournier tisserand, tisseur de toile et ne font pas le commerce d’étoffes. Il faut noter qu’il y a aussi deux cardeurs de laine les frères Marguerit. Evolution technologiqueÀ partir de 1830, une évolution technologique apparaît, connue sous le nom de méthode de M. Gensorel. Si le principe de filage reste la même, la méthode ajoute une machine à vapeur qui permet de chauffer en série plusieurs bassines de tirage des brins de cocon. Double avantage : la température de l’eau des bassines est mieux contrôlée et la fileuse peut se concentrer sur le dévidage du cocon sans alimenter un foyer. En additionnant en série les bassines chauffées à la vapeur, le nombre de tours augmente ainsi que le nombre de fileuses. L’activité de filage jusque-là faite à domicile, s’industrialise dans un atelier, la filature est née !Cependant cette méthode va être longue à s’introduire dans le Vaucluse, d’abord la production maîtrisée de vapeur est une invention récente ensuite il faut des entrepreneurs avec des moyens financiers. Enfin en 1857, une maladie de vers à soie la pébrine décime les élevages. Pasteur en 1865 trouve une méthode de sélection des œufs de vers à soie sains qui relance l’activité. En 1867, un cairannais se lance dans l’aventure d’une filature basée sur la méthode Gensorel : Michel Alary. Source mystérieuseÀ la suite d’une demande du Préfet en 1807, le maire de Cairanne Michel Marguerit répond sur le chapitre Manufacture : Il n’y a aucune manufacture dans la commune. Il aurait été possible d’en établir si le projet que la commune avait formé avait été mis à exécution. On avait découvert une source très considérable qui aurait fait mouvoir une grande quantité de manufactures… Il n’était plus question que de creuser un souterrain d’environ cent canes … Pour achever l’ouvrage qui a été commencé… Les moyens manquent parce que la nation s’est emparée de tous ses revenus.Où est cette source ? (À suivre) Gérard Coussot Summary: this chronicle describes a rural activity linked to the breeding of silkworms: spinning. It consists of forming a silk thread by wrapping three strands of several cocoons. This is done in a farm according a traditional way, or in a workshop using steam production which prefigures an industrial activity. |
Mise à jour : le 12 juillet 2024 webmaster : Gérard Jacques Coussot |