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La chronique d'avril 2021

Les brassadeaux des Rameaux


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La fête religieuse des Rameaux, réminiscence de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, donne lieu, dans la tradition catholique, à faire porter à l’église par les enfants, des branches d’olivier ou de laurier qui sont bénies à l’issue de la messe. Ces branches sont ensuite accrochées dans les maisons pour les placer sous la protection divine.
Dans notre région, peu à peu, l’usage est apparu de décorer les branches de fruits secs, de friandises, de brassadeaux (gâteaux), de papiers multi couleurs. C’est ainsi que petit à petit lou rampeau de simple branche est devenu une « girandole de fruits confits et secs. » Il faut dire que la spécialité de deux villes du Comtat favorise cet usage : Apt, capitale des fruits confits et Carpentras capitale des berlingots.
Parfois même la branche d’olivier est remplacée par une structure en roseau ou même métallique supportant les friandises.
Nicole Delubac nous conte un souvenir d’enfance mêlant curieusement la confection des brassadeaux et la bugado (lessive) : « Lorsque j’étais petite et que j’habitais au quartier Souville, où nous étions nombreux, il n’y avait pas de machine à laver et les femmes allaient laver le linge dans le bassin de la petite fontaine .
la période des Rameaux c’était le moment de « couler la bugado » c’est à dire de faire la lessive suivant une technique particulière, des épais draps de lin ou de chanvre mis en attente durant l’hiver.
Pendant que dans la cheminée, l’eau chauffait dans une marmite, on disposait dans une grande cuve en zinc les draps avec de la cendre de bois que l’on arrosait ensuite avec l’eau bouillante puisée dans la marmite.
Après un premier passage de ce lessif sur le linge, il était recueilli par une bonde située au bas de la cuve et l’opération recommençait plusieurs fois.
Puis, le linge sorti du cuvier était transporté dans une brouette au bassin de la petite fontaine pour y être rincé. Au moment où l’eau destinée à couler la bugado commençait à bouillir dans la marmite, on en profitait pour y mettre à pocher les brassadeaux préparés à l’avance par mamée Berthe et mamée Edith. Les brassadeaux pochés étaient alors égouttés puis séchés au four. Comme mes parents n’avaient pas les moyens de nous acheter les beaux rameaux enrubannés garnis de fruits confits, on nous confectionnait le traditionnel rameau avec les brassadeaux suspendus à une branche de laurier et nous allions très fiers les faire bénir le jour de la fête religieuse. »

Recette des brassadeaux des mamées Berthe et Edith
  • 6 oeufs entiers
  • 500gr de farine
  • Sel
  • Eau de fleur d’oranger
  • Mélanger le tout, bien le travailler puis laisser reposer
  • Étaler ensuite la pâte en formant de petites couronnes
  • Faire pocher dans l’eau bouillante jusqu’à ce qu’elles remontent à la surface
  • Égoutter sur un torchon 30 minutes
  • Sécher et dorer au four.
Nicole Delubac
Anne Laberinto-Gridine

Summary : : The authors report an old Provencal tradition for Palm Sunday. Olive or laurel branches are decorated with candies and cakes. The latter called brassadeaux were poached there in boiling water which was used to rinse off the laundry.
Candélabre ou chandelier à plusieurs branches orné de pendeloques de cristal (dictionnaire Larousse).
Bibliothèque de Carpentras, 8°27836, Vaucluse, 1995. Description faite par F. Mistral.


Source : privée
Les Rameaux
Image populaire

Source : association
La recette en pratique

Mise à jour : le 1 avril 2021
webmaster : Gérard Jacques Coussot