(Le titre, les intertitres et les notes sont de la rédaction)

1924 : Crue du Rieu et courrier

En ce temps là, il y avait deux chevaux qui appartenaient à Norbert Roux qui faisait à l’époque ce que l’on appelait le voiturier. Il allait tous les jours à la gare de Camaret chercher le courrier qui était acheminé par le petit train qui desservait la ligne d’Orange Buis-les- Baronnies. Monsieur Roux transportait quelquefois des voyageurs à la gare et la crue d u Rieu fut si importante que ses chevaux qui se trouvaient où se trouve le menuisier actuel furent emportés. On n’en trouva jamais traces et Monsieur Roux cessa son métier de voiturier .

Football

L’Étoile Cairannaise fut créée en 1941. Le premier Président fut Marcel Richaud, l’oncle de Gaston, le père de Jacqueline Karasseff. Le terrain se situait sur la route de Camaret gracieusement prêté par la famille Marius Alexandre, puis le propriétaire décida de le mettre en culture et il fut transféré dans les Ramiéres de l’Aygues où il se trouve actuellement. Ce n’était que des touffes d’arbustes, de gravats et toutes sortes d’immondices, tessons de verres, boites de conserves et ferrailles diverses, etc ; sous la conduite de René Boisson, conseiller municipal et moi-même le terrain fut mis en état, nivelé par un engin mécanique, et l’instituteur de l’époque Monsieur Georges Lefebre emmenait les écoliers, munis de paniers et de seaux pour ramasser, verres ferrailles et toutes sortes d’objets qui risquaient de blesser les joueurs, dont voici les noms :
gardien de but : Roger Manifacier
arrières : Paul Armand, Raoul Fabre,
demis : Robert Clevenot, Michel Lacotte, Paul Berthet, René Peyrol, Aimé Brés
avant-centre : Pierre Charprez,
ailiers : Guy Cunty, François Demonte, Cleze, Raymond Charancon, André Raspail de Ste Cécile, Marin et les fréres Duplan de Sérignan.
La première saison se faisait à bicyclette, à condition d’avoir des pneus car il n’y en avait pas à la vente. Il existait donc la solution d’aller emprunter un vélo d’homme ou de femme sans changement de vitesse, et après un match quand il fallait rentrer de Vacqueyras ou de Beaumes avec un mistral qui souffle à plus de cent kilomètres heure, on se languissait d’arriver au siège, café du siècle où un bon vin chand nous réconfortait !
On retrouvait le moral en chantant quelques chansons plus ou moins paillardes et la fatigue disparaissait comme par enchantement !
Après nous avons fait des déplacements en car, Louis Borgognon de Rasteau possédait un garage. Il avait équipé son car au gazogène et les déplacements se faisaient toujours dans la bonne humeur, entourés de quelques fidèles supporteurs et l’on pouvait reprendre la chanson.
En ce temps-là j’avais vingt ans et je vais quand même dire avant de conclure que nous avons été champion de Vaucluse, la finale se déroulait à Vacqueyras contre Beaumes-de-Venise. Ce petit retour en arrière, cette retro des années 40-45 intéressera certainement quelques jeunes qui n’étaient pas nés à cette époque et aussi les autres qui se souviendront du temps passé sur les bords du terrain pour encourager leur équipe sans oublier qu’elle fut championne de Vaucluse et de sa division.
Après une année de mise en sommeil, une équipe a repris le chemin du stade sous le direction de Mr (non cité) entraineur. Nous leur souhaitons une très bonne saison et d’autres à venir.

Cave coopérative

Un petit retour en arrière pour les jeunes cairannais et les nouveaux habitants. Le pont sur la rivière l’Aygues fut achevé en 1928 par une entreprise de maçonnerie d’Avignon qui ensuite construisit la cave coopérative. La première récolte fut vinifiée en 1929. Le premier caviste fut Edouard d’Albert qui faisait le négociant en vin et qui, avec sa charrette attelée à deux chevaux, livrait les demi muids jusqu’à Montélimar. Il avait le temps d’admirer le paysage. Il est à signaler aussi qu’un Cairannais très connu, Louis Marguerit, le pére de Maryse Richaud, livrait du vin avec la même charrette et les deux chevaux jusqu’à Séte, orthographe anciennement Cette. Il lui fallait une semaine pour faire l’aller et retour !
Cela donne une idée de ce qu’était la vie avant et après la guerre de 14-18.
Mais après ces souvenirs, il fallait rendre un vibrant hommage au Président fondateur de la cave en la personne de Germain Delauze, grand-père de Henri-Germain Delauze PdG de la COMEX à Marseille . Germain Delauze eût l’idée de créer la cave où tous les viticulteurs adhérents possédaient des parts. La contenance d’une part était de 1500 Kg de raisins. La vinification était faite en commun et on ne dépendait plus des courtiers qui vous imposaient la date des vendanges et le prix du kilo de raisin en vous fournissant les caisses de bois.

Raoul Fabre

Décédé en 2017

Summary: the author keeps on recalling youth memories : the postal mail on horseback, the setting up of a football stadium, the football team’s successes and the creation of the cooperative winery.

Il reprendra en septembre 1925. À cette date, le Petit Cairannais nous apprend que le service de courrier Cairanne Camaret est désormais assuré par Robert Roux .

Source : privée

Le petit train des Baronnies

Il est exploité de 1907 à 1952, reliant Orange à Buis-les-Baronnies sur une distance de cinquante kilomètres, en deux heures y compris les arrêts dans treize gares. Il est multi-usage : voyageurs, marchandises, courrier postal. Il permet le développement de l’agriculture, des primeurs, des raisin de table de l’arrière pays de Vaucluse et des industries : papeteries de Malaucène. Il ne reste que quelques tronçons de pistes cyclables !

Source : ADV

Le journal sportif de Vaucluse de 1940 à 1956 ne cite jamais les exploits de l’Etoile cairannaise. Il faut dire qu’il manque de nombreux numéros. Le seul article trouvé est reproduit ci-après. Il est question de l’ASC (Association Sportive Cairannaise)

Source : ADV

1943, seul compte rendu d’un match de football :
AS Cairannaise contre Vétérans Cairannais

Henri-Germain Delauze est né le 17 septembre 1929 à Cairanne. Il est décédé en 2012. Il est ingénieur des Arts et Métiers et diplômé de l’Université de Berkeley. En 1961, il crée la société COMEX (Compagnie Maritime d’Expertise) entreprise spécialisée dans les travaux sous-marins. Après un développement rapide et brillant au milieu des années 80 avec plus de deux mille salariés, cette société périclite devenant aujourd’hui une PME.