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La chronique de juillet-août 2019
An 1500 : "Pactum portus icaris Cayranne" Traverser l'Aygues |
Le territoire de Cairanne est traversé par l’Aygues dont le franchissement est réputé dangereux à cause de son débit inconstant, de la force de son courant et de sa faible profondeur. Des gués sont établis, emportés par ses colères. Jusqu’au début du XIXe siècle, il n’y aucun pont entre Nyons et Orange et les seules possibilités sont les gués ou les bacs, de façon intermittente, étant donné le régime de la rivière. Cairanne a eu sur son territoire au moins trois gués et un bac au niveau du pont actuel. Le chemin de la barque au Pontet en conserve le souvenir. Voici quelques dates pour la traversée de l’Aygues à Cairanne.
Le bac
En 1500
![]() ![]() Ce pacte est entre la Cour majeure du Comtat Venaissin et les habitants de Cairanne. Ce pacte définit les conditions du montant du péage pour les habitants de Cairanne et les obligations de ces habitants ainsi que celles du batelier. En particulier si le bateau est démoli, la Communauté est tenue d'envoyer six hommes au fleuve Rhône pour remonter un nouveau bateau et le batelier est tenu de nourrir ces six hommes. Puis la Cour va déléguer de droit de péage à un seigneur local. En 1593, une transaction est faite entre la Communauté de Cairanne et Antoine de Simiane sur les droits de faire bateau et port sur la rivière Aygues ![]() En 1623, on retrouve ce droit lors de la vente par Antoine et Louis de Simiane à Paul de Cambis de la seigneurie de Cairanne consistant en «…le droit et privilège de tenir bateau de l’Aygues pour le passage de la rivière Aigues.» En 1643, un procès oppose la communauté de Cairanne avec Paul de Cambis au sujet du droit de barque, passage et pontage sur la rivière Aygues ![]() En 1767, la maison de la barque en contrebas du pont actuel est emportée par une crue de l’Aygues. Le 6 frimaire an 7 (1798), la Révolution nationalise les droits de péage. En 1822 ![]() « Le nommé Bernard occupe une petite maison sur le bord de la rivière d’Aygues à Cairanne exploitant un bac dont la dimension permet le passage d’un cheval et de son cavalier. Ce bac n’a de l’activité que pour les crues d’eau et encore faut- il que l’eau (ne) soit très forte car il ne saurait passer sans danger évident, le passage est donc réduit aux époques où l’eau n’est pas trop forte ni basse comme elle est ordinairement pendant la majeur partie de l’année…» Premier pont (1845-1927) ![]() Et Cairanne aura son pont suspendu ! En 1839, le conseil municipal ![]() Le 28 août 1845 ![]() Le pont a une travée de soixante et un mètres et est à voie unique. Le tablier est en bois, soutenu par deux câbles de chaque côté formés par cent quatre-vingt fils de fer de trois millimétres de diamètre que supportent quatre obélisques (tours). La gestion du péage est confiée à un concessionnaire qui fixe quatorze tarifs différents dont pour une personne à pied : 0,05f et un cochon : 0,02f. Ce péage ne plaît pas à tout le monde. En 1846, le maire de Cairanne ![]() En 1880 est promulguée une loi qui supprime le péage et détermine le mode de rachat des concessions par les communes. À cette date, le conseil municipal vote un crédit de trois mille cinq cents francs ![]() En 1906 ![]() En décembre 1917 ![]() En 1919, le pont va mal. L’ingénieur propose d’apposer un panneau qui fixe un poids maximum de 4,5 tonnes et une vitesse maximale de 6 km/h. « Qu’il convienne d’éviter sur le tablier le moindre arrêt … lorsqu’il s’agit d’automobiles mues par moteur à explosion qui rend plus grand le risque d’incendie… ». Deuxième pont (1929-1971) ![]() ![]()
Troisième pont (1974- ?)
Le pont précédent était à voie unique, il est décidé de doubler ce pont par un nouveau pont
![]() Les travaux commencent fin 1971 et sont arrêtés en février 1972 devant la dangerosité du pont actuel qui est prêt à s’écrouler ![]() La solution consiste à créer un nouveau pont de grande largeur. Il faut démolir le présent pont. Il s’ensuit de nouvelles expertises, des devis, des palabres, et des crédits supplémentaires pendant un an. Entretemps un pont provisoire militaire est installé par le Génie en aval de la construction. C’est le pont actuel ! Gérard
Coussot
Summary : The Aygues river in the Cairanne area is a dangerous river to cross. Fords exist
during low water periods and a toll ferry has been established since at least the 15th century under
the authority of the local lord. At the Revolution the ferries are nationalized and the toll is
subcontracted. In 1845, a first suspension bridge is built with towers and thick cables. A second one
is built in 1927 that quickly becomes obsolete and threatens to collapse. A third bridge is then
built in 1973.
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Mise à jour : le 1 juillet 2019 webmaster : Gérard Jacques Coussot ![]() |