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La chronique du mois de juin 2017 Saga Gallifet d’Honon de Cairanne Joseph Gallifet (1655-1706) « affreux colonialiste » à Saint-Domingue |
Nous poursuivons la saga Gallifet d’Honon. Aujourd’hui nous allons nous intéresser à Joseph Gallifet
(1655 – 1706), deuxième fils de Pierre le fils rebelle de la chronique de mai 2017, habitant
au château Gallifet à Cairanne. Son lieu de naissance est Aix-en-Provence en 1655. Mais il passe
son adolescence à Cairanne, son père y étant installé depuis 1660. Ce fils, comme il se doit, embrasse une carrière militaire qui va le conduire à devenir un exploitant colonial négrier. C’est à travers son dossier militaire que l’on peut retracer son parcours. Il est au fil des écrits : Honon de Gallifet, Gallifet d’Honon, de Gallifet seigneur de Donon Carrière militaire ![]() En 1673, à 18 ans, il commence sa carrière militaire comme lieutenant au Régiment de Picardie puis dans la Marine qui le conduit comme capitaine à la Martinique en 1683. Il y est au moins jusqu’en 1690 puisqu’il transmet une note au Gouverneur Général des Isles d’Amérique sur un tremblement de terre. ![]() ![]() ![]() Origine de la fortune de Joseph Gallifet à Saint-Domingue En 1696, Louis XIV, en guerre contre l’Espagne, décide l’expédition du pillage de Carthagène, ville espagnole en Colombie, très riche car lieu de transit des richesses d’Amérique du Sud vers l’Espagne. Le chef d’escadre le baron de Pontis part de France avec sept vaisseaux, 2 000 matelots et 1 700 soldats de marine. A cette expédition officielle se joignent 1 300 flibustiers de Saint-Domingue non prévus et plus ou moins sous l’autorité de Gallifet ! La ville est prise et pillée. Mais le partage du butin déclenche des heurts entre flibustiers officiels et officieux. Le roi désigne Gallifet ![]() Île de Saint-Domingue L’île de Saint-Domingue est divisée en deux parties l’une française et l’autre espagnole. C’est en 1630 que la partie ouest, située à 50 jours de voile en moyenne de la France, devient française. C’est un repère de flibustiers et d’aventuriers. Entre 1630 et 1700, c’est une économie de pillages, de chasse et de quelques cultures, tabac, indigo. Puis vers 1700, l’exploitation de la canne à sucre bouleverse cette situation avec la création de grandes sucreries et l’importation massive d’esclaves. Saint-Domingue va devenir le premier producteur mondial de sucre. Les rassembleurs de terre sont des potentats et des notables locaux dont fait partie Gallifet. Ils avaient autorité pour les demandes de concession et la fixation des limites. L’inflation est galopante. Gallifet écrit en 1700 ![]() ![]() La fortune de Joseph Gallifet est bien placée. Le domaine sera agrandi et il sera établit trois sucreries : Desplant, La Grand-Place et la Gaussette ! Cent ans plus tard, à la Révolution française ![]() Succession Pas marié, sans enfant légitime, il fait son testament le 23 mai 1702 à Léogane, Saint-Domingue. Il ordonne que tous ses biens qu’il avait tant en Europe qu’en Amérique fussent vendus pour en acquérir des fonds de terres dans le Comtat Venaissin et à Cairanne, lesquels seraient perpétuellement annexés aux ainés de la famille Gallifet, descendus de mâle en mâle de Pierre Gallifet son père, à l’exclusion des filles qui ne pourront hériter de ces fonds qu’après l’extinction de tous les mâles. C’est le « mâle » Louis Francois Gallifet (1695-1778), né à Cairanne, fils d’Alexandre III et neveu de Joseph qui va exploiter tout au long du XVIIIesiècle ces sucreries et acquérir une immense fortune. Malheureusement, il n’aura pas de descendance et la succession va changer de branche (pour une prochaine chronique !) Joseph célibataire et son harem noir A la fin du XVIIe siècle, Saint-Domingue est peuplé par des aventuriers à la recherche de l’eldorado et par des officiers, soldats et fonctionnaires chargés de gérer la colonie ![]() En 1703, les autorités coloniales réclament des filles à marier (150 à 200). Malheureusement on envoya des catins de la Salpêtrière, des salopes ramassées dans la boue, des gouapes effrontées… Pas facile pour notre Gallifet, noble de surplus, de trouver l’épouse idéale ! Heureusement il reste les femmes de couleur : mulâtresses, indiennes et noires. Le concubinage est de rigueur. Et voilà notre Gallifet qui succombe aux charmes exotiques. Cela conduit le gouverneur à transmette un rapport à Paris en ces termes : ![]() Son absence sera plus facile… Il passe à côté d’une démission forcée de la Marine mais sera muté en Guadeloupe. En prison La vie aux Iles n’est pas de tout repos ! En décembre 1687 , ![]() ![]() Séjour à Paris et décès Il fait rédigé un rapport pour sa défense à l'attention de M. Pontchartrain ![]() Son frère Alexandre III devra quitter Cairanne pour reprendre les plantations à Saint-Domingue en 1706 : une prochaine chronique ! Gérard Coussot
Summary : It is the follow up of the Gallifet Saga. We are dealing with the life of Joseph Gallifet
d’Honon, one of the sons of Pierre the rebellious son of the 2007 May chronical. He is in the French
Navy as an officer in charge of the French Sainto-Dominguo Island, to-day Haïti;
he became rich thank to the Carthagène town looting.
He invested his wealth in sugar cane culture and the slave exploitation.
Being bachelor, he left a fortune to his elder nephew. .
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Mise à jour : le 19 juillet 2021 webmaster : Gérard Jacques Coussot ![]() |