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La chronique du mois de décembre 2014
Souvenir d'enfance de Noël



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Il suffit de revenir poser ses pas sur les anciennes calades de Cairanne pour que les souvenirs d'enfance, dont ceux-çi, ressurgissent. A cette époque, ma famille habitait dans le haut du village, dans ce lieu qui était loin encore d'être dénommée « Place de Flobecq ». C'était tout simplement la place du Vieux Cairanne où une douzaine d'enfants se retrouvaient pour jouer...
J'avais à peu près dix ans lorsque dans une veillée de Noël préparée par le jeune et dynamique Abbé Chevalier, je figurai, parmi d'autres enfants déguisés en santons, une petite comtadine offrant à l'enfant Jésus un petit oiseau.
Vêtue de la tenue provençale et de la coiffe de quelque aïeule, tenant ma cage à la main, très intimidée, je parvins tout de même, quand vint mon tour, à dire devant la crèche le petit texte appris pour l'occasion dont je me souviens encore :

« Moi, Jésus, je n'ose le dire; je t'apporte un petit oiseau, pour que son chant si pur, si beau te fasse quelquefois sourire et qu'il te dise mon amour à chaque instant du jour ».

Cette nuit-là, la jolie coiffe blanche brodée s'était échappée d'une armoire ou d'une malle pour se poser sur les cheveux d'une fillette de Cairanne. Pourtant peu d'années auparavant, Angeon la plus ancienne personne habitant le Vieux Cairanne, portait encore avec sa longue jupe et son corsage de lainage noir, la coiffe de piqué blanc bien ajustée et nouée sous le menton. Elle était la dernière personne à maintenir au milieu du vingtième siècle, le port traditionnel de la coiffe à la grecque, caractéristique du Comtat Venaissin.
Le temps a passé, je suis devenue couturière, me suis spécialisée dans la recherche et la confection du costume comtadin, peut-être tout simplement à cause d'une certaine veillée de Noël de mon enfance....

Anne Laberinto-Gridine

Note : La coiffe du Comtat Venaissin au XIXe siécle est relavivement simple, constituée d'un bandeau autour de la tête tombant sur le bord des oreilles et d’un fond en forme de sac pour y placer le chignon sur le haut du crâne, ajusté avec un galon coulissant. Deux rubans permettent d’attacher la coiffe en les nouant sous le cou. Le bandeau est plus ou moins ouvragé suivant l’usage: quotidien, fêtes,….Cette coiffe est dite à "la grecque".
Le peintre Emile Fournier représente une Cairannaise avec une coiffe typique et une cape à capuchon qui doit descendre jusqu’aux talons.
GC


Summary: Anne and her family used to live in Cairanne old village. She remembers very precisely one Christmas eve where she was dressed as a 'comtadine' little santon figurine. She was carrying a little bird in a cage and had to say a few lines in front of the manger.

Commentaires des lecteurs
De Jean-Max :
"la "cape" provencale de la vieille dame du tableau est une "enveloppe" , la couleur sombre de la doublure est dite "ramoneur" . Les jeunes femmes portaient plus facilement une enveloppe typique de couleur rouge foncé: c'est la cape de la pauvre Miette de La Fortune des Rougon d'Emile Zola."
La réponse de Anne à Jean-Max (qui est marseillais):
C'est surtout en pays d'Arles que l'on parle "d'enveloppe" et le tissu ramoneur est plûtot employé par les Marseillaises non pas comme doublure mais justement en cape dont la forme est très différente.
Pour ce qui concerne le tableau de notre peintre Cairannais, la vieille dame porte une cape d'hiver en drap noir dont le capuchon est bordé de velours. Sa doublure est foncée certainement en lustrine.
En Comtat, il ne s'est jamais porté de cape rouge foncé même chez les jeunes personnes.
Il existe pour la Comtadine une cape de demi saison en tissu imprimé offrant différents coloris et motifs.
Coiffe comtadine

Source : Collection particuliére

Cairannaise en prière en costume comtadin

Source : Collection mairie de Cairanne

Mise à jour : le 6 décembre 2014
webmaster : Gérard Jacques Coussot